La manipulation médiatique

Pour débuter ce topic sur les médias et plus précisément la manipulation des informations que ces derniers usent, je propose de partir directement dans un exemple très concret, avec le «tourbillon médiatique» sur l'agression de Rachel, dans la petite ville de Monthey en valais, qui s'est déroulé il y a quelques semaines, souvenez-vous.

La jeune victime avait été tabassée trois semaines après le coup de pistolet à plomb tiré par son petit ami, un ex-champion de ski suisse, sur un garçon de 17ans. L'oeil de ce dernier est perdu.

Dans ce cas de figure il est en effet intéressant d'observer les proportions qu'ont pris ces deux événements...médiatiquement et juridiquement...

En effet comme nous l'apprend l'article ci-dessous, les agresseurs de la jeune femme ont été arrêtés au terme d'une investigation menée tambour battant. Dans le même temps, l'ex-champion de ski, qui s'était enfui aux Etats-Unis, n'a pratiquement pas été inquiété...

Deux poids deux mesures ? Des disparités étranges et quand on sait que l'avocat défenseur de l'ancien champion de ski et de son amie, Me Jean-Luc Addor est également secrétaire général de l'UDC du Valais... on comprend que son parti n'a pas hésité à récupérer politiquement la violence dont a été victime Rachel, en pointant du doigt les ressortissants des Balkans.

Cet article, à la fin, nous apprend encore que: Me Jean-Luc Addor a dû remettre son mandat "pour raisons déontologiques"...

Citation :

Secouée, Monthey réagit. Mais le malaise persiste

FABIO LO VERSO

Paru le Mercredi 14 Février 2007



VALAIS - Les autorités dénoncent la médiatisation de la violence qui a marqué la commune. L'enquête policière continue de susciter des interrogations.

La démarche n'a peut-être pas convaincu tout le monde. Hier, les autorités de Monthey ont convoqué les médias un mois après, jour pour jour, l'agression violente d'une jeune femme de 24ans, Rachel, en pleine ville. Mais elles n'ont rien déclaré sur cette affaire, si ce n'est qu'elle a été «médiatisée à outrance».
La bourgade valaisanne cherche à restaurer son image, déformée par les actes de violence dont elle a été le théâtre ces derniers mois. La jeune victime avait été tabassée trois semaines après le coup de pistolet à plomb tiré par son petit ami sur un garçon de 17ans. L'oeil de ce dernier est perdu.
«Les médias ont donné une importance disproportionnée à ces violences», analyse le président de la commune, le démocrate-chrétien Fernand Mariétan. Le problème «n'est pas plus aigu à Monthey» que dans d'autres villes de Suisse. La commune chablaisienne réagit. Elle entend montrer qu'elle ne lâche pas prise contre la violence juvénile. Et qu'elle préfère travailler loin du «tourbillon médiatique». Avec les instruments du dialogue et de la médiation.
Pour preuve, le président de la commune réunit aujourd'hui les parents des victimes autour d'une table pour tenter un rapprochement entre les parties. Le président de la communauté albanaise de Monthey, Ramush Gashi, est aussi convié: l'adolescent grièvement blessé à l'oeil est le fils d'un enseignant de la même communauté. La bourgade valaisanne à forte proportion d'immigrés vient par ailleurs de nommer une déléguée à l'intégration, après avoir engagé un médiateur social intervenant en amont, au niveau des familles et de l'école.


Disparité de traitement

Reste que, par cette «remise à plat», la commune ne parvient pas à atténuer le malaise qui persiste autour des violences subies par deux enfants de Monthey. Au-delà de la brutalité des faits, les habitants de la bourgade valaisanne sont de plus en plus nombreux à s'interroger sur la «disparité de traitement» entre ces deux affaires.
Très médiatisée, l'agression de Rachel a été perpétrée par des jeunes d'origine étrangère. Alors que le sort du jeune des Balkans –blessé par un ancien champion suisse de ski artistique– est passé au second plan des préoccupations des médias. Mais surtout, les interrogations se concentrent sur l'attitude de la police et de la justice. Après le tabassage de Rachel, l'enquête a fait l'objet de plusieurs communiqués de police. L'affaire du jeune Albanais n'a pas été portée, elle, à la connaissance du public.
Les agresseurs de la jeune femme ont été arrêtés au terme d'une investigation menée tambour battant. Dans le même temps, l'ex-champion de ski, qui s'était enfui aux Etats-Unis, n'a pratiquement pas été inquiété. Il communiquait pourtant régulièrement avec son amie Rachel et avec ses amis, via e-mail et par téléphone. Le juge d'instruction n'a décidé de surveiller ses communications qu'après l'intervention de l'avocat du jeune d'origine albanaise, MeHenri Carron.
Voici quinze jours, ce dernier a déposé plainte contre Rachel et son ami, mais également contre l'Office du juge d'instruction dont il met en cause le travail. Ce geste a produit un effet inattendu: le retrait, voici une semaine, du défenseur de l'ancien champion de ski et de son amie, MeJean-Luc Addor, également secrétaire général de l'UDC du Valais. Son parti n'a pas hésité à récupérer politiquement la violence dont a été victime Rachel, en pointant du doigt les ressortissants des Balkans. Il a dû remettre son mandat «pour raisons déontologiques». I

Le Courrier